EsTrad : LA MUSIQUE KLEZMER par Alexis Ciesla (conférence musicale)
Le 22/09/2022 à 10:30
- Salon de la Maison Delaunay - Bourgoin-Jallieu
- Entrée libre (nombre de places limité)
Bella Ciao, une des chansons italiennes les plus connues, illustre bien les errements et la complexité de la tradition orale. Bella Ciao c’est un chant dont on ne sait plus très bien d’où il vient. Ses origines sont confuses et se superposent : deux filiations, l’une issue des rizières, l’autre de la Résistance et une musique dont on pense, depuis la découverte en 2006 d’un enregistrement de 1919 (New York) interprété par un accordéoniste tzigane, qu’elle est d’inspiration klezmer.
Cette mélodie a probablement été ramenée des Etats-Unis par un migrant qui est retourné dans son village. Dans les années 30, la fille d'un violoniste ambulant apprend une chanson populaire qui faisait partie d’un répertoire revendicatif que sa grand-mère ouvrière saisonnière chantait dans les rizières ; les mondine (les ouvrières des rizières) retournent dans leur famille, la chantent, elle se diffuse ainsi dans tout le nord de l’Italie - plusieurs versions dialectales circulaient suivant l’origine des mondine.
En 1944 le texte d’une autre chanson populaire Fior di tomba est adapté sur cette mélodie, les partisans de la brigade Maiella (Abruzzes) la diffuse, les populations locales l’adoptent, elle remonte jusque dans le Nord ; Bella Ciao est née, elle s’imposera progressivement comme le chant des partisans et comme une chanson de lutte.
Quand nous avons retenu la thématique de ce festival nous étions loin d’imaginer qu’une triste actualité guerrière nous rattraperait, nous étions loin d’imaginer qu’en donnant un espace aux musiques de l’Europe de l’Est nous ferions un acte de mémoire salutaire. Plus que jamais ces musiques disent l’Histoire, plus que jamais ces musiques qui ont voyagé, qui se sont entremêlées, qui se sont nourries de diverses communautés, nous renvoient à notre histoire. Ces musiques sont libres, elles nous disent l’universalité, pour ne pas oublier, pour nous permettre d’avancer.
Le
Le mot klezmer vient de l'association des mots hébreux kley et zemer, « instrument de musique », objets liturgiques utilisés dans le Temple de Jérusalem. Même si les interprètes sont depuis toujours appelés les klezmorim, c'est seulement à partir de la seconde partie du XXe siècle que le mot "klezmer" a été utilisé pour décrire la musique jouée.
En raison de ses origines, la musique
(Source Wikipedia)
Alexis Ciesla étudie à Lyon, Genève et Paris où il obtient ses premiers prix de clarinette et clarinette basse. Il participe, en parallèle, en tant que clarinettiste soliste, à l’Orchestre Mondial des Jeunesses Musicales et à l’Orchestre Français des Jeunes.
Attiré par la pédagogie, il obtient son Diplôme d’État ainsi que le Certificat d’Aptitudes aux fonctions de professeur de clarinette. Il enseigne au CRC de Saint-Priest depuis 1990.
Passionné par les musiques improvisées et traditionnelles, il fonde le « Doumka Clarinet Ensemble » avec lequel il enregistre quatre albums salués par la critique.
Il participe à de nombreux projets de musique de chambre et d’orchestres.
Il a écrit des ouvrages pédagogiques, de la musique pour le théâtre, des pièces pour orchestre, des contes musicaux… et pour les solistes Philippe Berrod (clarinette), le Quatuor Debussy (quatuor à cordes), le Quatuor Zahir (quatuor de saxophones), etc…
Ses compositions sont éditées chez Robert Martin, da Camera, Advance Music, Billaudot, IMD, Klarthe et « Les Braques » pour les livre-cd « Halb, l’autre moitié », prix « Lire dans le noir » Radio-France et « Loin de Garbo » « Grand prix international du disque pour enfants de l’académie Charles Cros ».